Evolution du calcul du DPE – baisse du coefficient d’énergie primaire de l’électricité à 1,9 – Décryptage

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), véritable carte d’identité énergétique des logements, continue d’évoluer pour s’adapter aux enjeux climatiques et technologiques. Après sa refonte en 2021, c’est un nouveau changement technique, mais aux conséquences concrètes, qui a été annoncé mi-juillet : la baisse du coefficient d’énergie primaire (CEP) de l’électricité, de 2,3 à 1,9.

Le coefficient d’énergie primaire, qu’est-ce que c’est ?

Le coefficient d’énergie primaire est un élément fondamental du DPE. Il permet de convertir la consommation d’énergie finale (ce que le consommateur utilise) en énergie primaire, c’est-à-dire l’énergie qu’il a fallu mobiliser, produire et transporter pour délivrer cette énergie.

Pour l’électricité ce coefficient permet de traduire la quantité d’énergie totale nécessaire pour disposer d’1 kWh chez soi à la prise. Jusqu’en 2021, il était fixé à 2,58. En 2021, une première correction l’a abaissé à 2,3, pour mieux refléter le mix électrique français (parc nucléaire, évolution des moyens de production et notamment croissance des énergies renouvelables). Pour le bois, le gaz ou le fioul, le facteur de conversion est égal à 1 puisque ces énergies sont directement livrées et consommées dans le bâtiment.

Le 15 juillet, l’Etat a annoncé que ce coefficient passerait à 1,9 pour l’électricité à compter du 1er janvier 2026.

Pourquoi ce changement ?

Les objectifs de la politique de rénovation énergétique des logements sont de réduire à la fois les consommations d’énergie des ménages, et donc leurs factures, et les émissions de gaz à effet de serre, le secteur du bâtiment représentant environ un quart des émissions nationales de gaz à effet de serre.

Cette révision du coefficient a pour objectif de mieux répondre à ces enjeux :

  • Accélérer la décarbonation du parc immobilieren valorisant l’électricité, énergie peu émettrice de CO₂ en France.
  • Réduire les biais du DPEqui, jusqu’ici, défavorisaient de nombreux logements chauffés à l’électricité, même performants.
  • Encourager l’électrificationdes usages, notamment via les pompes à chaleur.

Selon les autorités, le coefficient de 1,9 est désormais plus cohérent avec le rendement réel du système électrique français, en tenant compte de l’amélioration continue du réseau, de la baisse des pertes et du verdissement du mix énergétique.

Des impacts significatifs sur les logements et le marché

Le passage de 2,3 à 1,9 pourrait changer la lettre DPE de plusieurs centaines de milliers de logements. Cette révision réduit mécaniquement la consommation d’énergie primaire calculée, ce qui améliore la note DPE et peut valoriser significativement certains biens sur le marché immobilier.

Les logements chauffés à l’électricité, jusqu’ici en G, F ou E, pourraient désormais basculer en E voire en D, sans aucun travaux.

Une réforme stratégique… mais pas sans débats

Si la mesure est bien accueillie par de nombreux acteurs (professionnels du bâtiment, promoteurs, bailleurs sociaux), certaines voix s’élèvent. Tout d’abord pour dénoncer une forme d’instabilité réglementaire, le DPE doit être une boussole pour la rénovation des logements, il est important que la méthode soit la plus juste possible mais il est aussi important que cette méthode soit stable pour qu’on puisse apporter de la confiance aux particuliers. Plusieurs logements pourraient changer de classe sans modification physique, ce qui peut interroger sur la cohérence à long terme du DPE comme outil d’évaluation énergétique.

Par ailleurs, la baisse du coefficient pourrait réduire artificiellement l’incitation à rénover certains logements, si leur note s’améliore « sur le papier ».

Enfin le débat sur les modes de chauffage et les énergies utilisées (gaz et électricité notamment) répond à des critères multiples (prix, approvisionnement, émissions de CO2, performance, …), il n’est pas si simple de satisfaire tous les critères.

Concrètement que va-t-il se passer au 1er janvier 2026 ?

Tout d’abord il faut attendre l’arrêté (prévu pour septembre 2025). Il s’agit en effet d’une décision politique et tant que les textes ne sont pas publiés, il est dur de prévoir si et quand cette évolution va effectivement entrer en vigueur.

Ensuite, les DPE déjà réalisés restent valables, il n’y a pas besoin de refaire un DPE. Pour les personnes disposant déjà d’un DPE à la date du 1er janvier 2026, il sera possible de télécharger gratuitement une attestation officielle de nouvelle étiquette DPE sur l’Observatoire DPE-Audit de l’Ademe (observatoire-dpe-audit.ademe.fr) en entrant le numéro du DPE (qui se trouve en haut à droite du rapport DPE).

Pour les nouveaux DPE, la lettre tiendra compte de ce nouveau coefficient à compter du 1er janvier 2026.

Pour information, l’analyse Fiabilité de checkDPE propose d’ores et déjà de simuler l’impact de cette évolution.

Vers un DPE fiable et stable

Le DPE doit être la boussole de la perfomance énergétique des logements et guider la rénovation du parc de logements français. Il est donc nécessaire que la méthode soit la plus alignée possible avec les objectifs de décarbonation du parc français.

Dans ce contexte, la baisse du coefficient d’énergie primaire de l’électricité à 1,9 semble renforcer l’alignement du DPE avec les objectifs de neutralité carbone.

Il est maintenant nécessaire de donner de la confiance dans la méthode et de la stabiliser.

La fiabilité et la stabilité du DPE sont clés pour sa bonne appropriation par les particuliers.

Pour en savoir plus :

https://www.ecologie.gouv.fr/actualites/evolutions-du-calcul-du-dpe-reponses-vos-questions#:~:text=Quelle%20est%20la%20modification%20envisag%C3%A9e,plut%C3%B4t%20qu’un%20coefficient%20national.

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L’analyse de fiabilité de checkDPE propose d’ores et déjà de simuler l’impact de l’évolution du coefficient de l’électricité.